Actualités de la SGUP

Solitude et isolement dans un monde post-COVID

Solitude et isolement dans un monde post-COVID

27 Fé 2024

Mardi 19 mars 2024 - Conférence de Michel Oris à la Société de lecture

Dans le cadre du cycle Nouvelles Solitudes, la SGUP a le plaisir de vous convier à la conférence de Michel Oris, professeur au Conseil supérieur de la recherche scientifique de Madrid.

La solitude est un enjeu majeur de santé publique et un marqueur de l'état du tissu social. Celle des aîné.es, qui est au cœur de cette conférence, a été transformée par l'expérience de la pandémie de COVID-19. Alors que depuis une trentaine d'années toutes les instances politiques et associatives promeuvent une vieillissement "actif", ainsi que les relations intergénérationnelles, subitement les 65 ans et plus ont été invités à rester chez eux, à se refermer sur eux-mêmes. L'épreuve est passée, mais elle a laissé des traces, souvent négatives, parfois aussi positives.

Pour dresser un bilan nuancé, il importe de distinguer la solitude, soit vivre seul, de ce que les Anglo-Saxons appellent "loneliness", qui est le sentiment négatif que ressentent des personnes qui ne vivent pas nécessairement seules. Sans le moins du monde minimiser les souffrances vécues, il reste que la première est bien plus fréquente que la seconde. L'écart entre les deux approches s'explique notamment par une longue socialisation valorisant l'autonomie personnelle, ainsi que par l'individualisation de nos sociétés, qui peuvent faire de la vie en solo une destinée choisie, et non nécessairement subie. Les relations sociales sont également d'une importance cruciale, et à cet égard si les enquêtes montrent que des soutiens traditionnels sont en recul, comme la religion, d'autres montent, comme l'amitié ou les opportunités de contact qu'offre internet. Il ne faut cependant pas négliger que quelle que soit l'interaction sociale, elle exige des efforts pour être maintenue, alors que le recul des ressources marque la grande vieillesse. Les psychologues observent alors un processus de "sélection socio-émotionnelle", de repli sur des relations positives et peu exigeantes, qui peut permettre de préserver un équilibre relationnel, mais aussi parfois aller trop loin, jusqu'à la solitude pathologique.

Michel Oris est Professeur au Conseil supérieur de la recherche scientifique, à Madrid. Il a été précédemment professeur à la Faculté des Sciences économiques et sociales de l’Université de Genève, vice-recteur, codirecteur du Pôle de recherche national LIVES (Overcoming Vulnerability. Life Course Perspectives) et directeur du Centre interfacultaire de gérontologie et d’études des vulnérabilités. Ses intérêts de recherches portent sur les conditions de vie des personnes âgées, les interactions entre trajectoires individuelles et dynamiques des structures sociales, les vulnérabilités et le parcours de vie.

Mardi 19 mars à 18h15 à la Société de Lecture - Grand-Rue 11, 1204 Genève

Entrée libre - infos & réservations : solitudes@sgup.ch

Recherche